Gérer ses priorités: un mythe?

J’interviens en entreprise, vous le savez. Parfois, le titre de ma formation à l’organisation personnelle devient quelque chose comme « S’organiser et gérer ses priorités ». Parce que c’est ainsi que s’expriment les participants ou, plus souvent, les managers des participants.

De même que je suis persuadée qu’on ne gère pas son temps, je leur montre qu’on ne gère pas ses priorités. A l’issue de la formation, tout le monde est d’accord avec ça.

Pourquoi ne gère-t-on ni son temps ni ses priorités? Parce que, la seule chose que vous pouvez manipuler à votre guise, ce sont vos actions. Or, pour jongler avec vos actions et être sûr(e) de toujours faire ce qu’il faut, quand il faut, sans rien oublier, ce sont d’abord vos projets qu’il faut définir. On part de votre description de poste si vous êtes salarié(e) ou de votre vision de l’avenir si vous êtes à votre compte, et on commence d’abord par identifier ceci: « à quoi suis-je payé(e)/qu’est-ce que je veux accomplir? »

Les priorités (à ne pas confondre avec les urgences) déterminent ce qui est important pour vous.

Mais attention, il se peut qu’elles changent et c’est bien normal. En revanche, si vous avez du mal à choisir vos priorités, vous risquez d’avoir du mal à agir.

Je vais vous montrer à l’aide d’un exemple de vie privée comment cela se passe.

Mon projet (ou objectif): nourrir ma famille ce soir.

Mon choix de priorités:

  • faire un repas équilibré
  • faire un repas rapide à préparer
  • faire un repas qui entraîne peu de nettoyage après
  • faire un repas économique

Dans tous les cas, je m’y engage, ma famille sera nourrie: objectif atteint.

Mais il faudra que j’accepte que je ne pourrai peut-être pas tout avoir à la fois: une cuisine propre en permanence, un porte monnaie bien plein et un repas prêt en 10 minutes.

Parfois, parce que d’autres projets viennent s’ajouter (réunion de parents d’élèves ce soir-là, mettons), les priorités devront être modifiées. Le repas sera nécessairement moins économique ou moins équilibré.

En tout cas, ce sont les actions, « passées au filtre » de mes priorités, que je pourrai gérer, c’est-à-dire décider de réaliser à tel moment, de telle façon, avec tel outil etc.

Exemples d’actions possibles selon mes priorités: jeter un oeil dans ma réserve pour cuisiner exclusivement à partir des produits qu’elle contient, commander une pizza, recycler des restes d’hier,…

A retenir de cet article: Ce ne sont pas les priorités que l’on gère, mais les actions.

Encore faut-il, me direz-vous, avoir une vision claire et complète des actions possibles pour tous les projets de façon à pouvoir choisir quoi faire et quand le faire. Vous trouverez astuces et méthodes dans cet article (comment je gère tout ce que j’ai à faire) et celui-ci.

Pour compléter votre lecture:

On parlait déjà ici de ce qu’il faut faire quand les projets s’accumulent.


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9 Commentaires

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9 réponses à “Gérer ses priorités: un mythe?

  1. Comme promis, voici l’article « Pour ou contre la cuisine ouverte sur le séjour ? » avec une mention spéciale accordée à la réflexion préalable indispensable: quelles sont mes priorités ?

    Pour ou contre la cuisine ouverte sur le séjour ?

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  2. emilie

    On ne gère pas les priorités ! Laurence dit qu’à la fin de sa formation tout le monde en est d’accord. En tout cas, avant la formation, par contre, ça choque un peu. Je pense qu’on ne fait que ça en réalité! N’y a t il pas un gros souci de définition? l’exemple des repas cités comme priorités me fait me demander si on n’assimile pas « objectif » et « priorité ». Priorité pour moi, et mes collègues de bureau, c’est un mix d’urgent ET important, comme on nous l’a enseigné en formation à la gestion du temps.(méthode des 4 D pour les amateurs).

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  3. c’est intéressant ce que vous dites quand vous parlez des priorités, c’est sur qu’il s’agit de nos propres priorités… pensez vous que c’est pour ça qu’on a tendance à faire en premier ce que l’on a vraiment envie de faire?
    moi j’ai tendance à confondre priorités et ce qu’il me fait plaisir de faire… généralement je me loupe lol, parce que je n ai envie de faire que ce que j’aime…

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  4. Clain Beauchef, deux remarques en préambule:

    1- si je veux répondre précisément à votre demande, il me faut davantage d’éléments sur votre job, ce qui m’amène au point n°2
    2- ce blog, pour satisfaire le plus grand nombre (et parfois aussi éviter indiscrétions et polémiques), doit rester à la fois suffisamment généraliste et discret sur ses lecteurs et leurs activités.

    En général, ce que vous appelez un fonctionnement intuitif est, sans que ce soit formalisé, le résultat de votre compétence et de votre expérience. 99% du temps, c’est amplement suffisant pour prendre les bonnes décisions. Si toutefois vous avez un doute, n’hésitez pas à me contacter en mail privé, je me ferai un plaisir de vous aider. Avec un si beau pseudo! 😉

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  5. sharra

    @décoàtouslesétages: dans les inconvénients de la cuisine ouverte : le bruit et les odeurs !!! j’ai une cuisine ouverte depuis quelques mois, et c’est vraiment pénible. Je suis obligée de programmer le démarrage du lave-vaisselle avec 4h de retard pour ne pas que le bruit nous gâche la soirée ou nous empêche de nous endormir !

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  6. Dans la gestion du repas, il aurait fallu mettre, pour moi, faire un dîner et être épuisée, ou mettre simplement de l’eau à chauffer pour les pâtes…

    Les repas équilibrés étaient loin d’être dans mes priorités souvent, ma priorité était de boucler la soirée sans claquer, hurler, donc je simplifiais au maximum. par contre je préparais des « vrais jus d’orange le matin pour els enfants ». On fait comme on peut, en sachant que les enfants mangent tous des légumes facilement une fois adulte (soit ce sont des nanas, soit ils tombent amoureux de nanas qui leur font découvrir que oui, les courgettes c’est super bon!)

    @décoàtouslesétages; croyez moi outre les problèmes d’odeurs et de bruit, inévitables, dès l’adolescence on est heureux de ne pas subir « en live » les dîners tardifs des jeunes et leurs copains, puis plus tard, les petits déjeuners, trop tôt des petits enfants..

    Enfin à moins de ne pas garder le logement ou de n’avoir qu’un enfant ou deux, grand max, et encore, si on peut, on garde des murs!

    Le vivre ensemble familial demande de pouvoir s’isoler, si on le peut.

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  7. laurianeappartementmalin

    Je tilte sur le fait de distinguer les priorités et les urgences : il m’a fallu 2 ans pour comprendre cet adage qu’on me répétait « il ne faut pas confondre l’urgent et l’essentiel ». Pendant 2 ans je suis restée perplexe, me disant que les urgences (quotidiennes, je travaillais dans la grande distribution) étaient de toutes façon essentielles. Mais au bout de 2 ans, épuisée, j’ai fini en arrêt maladie, avec un manageur et une RH qui pensaient que je ne servais à rien, parce que je n’avais jamais pris le temps de mettre en valeur mon travail auprès d’eux… L’essentiel, c’était que mon travail (dont ma bonne gestion des urgences quotidiennes) soit reconnu, mais je l’ai compris trop tard.

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  8. Clain Beauchef

    Bonjour ! Juste une remarque et peut-être une demande. Je comprends la valeur pédagogique de ce qui est décrit ci-dessus. Néanmoins, je reste toujours sur ma faim, car mes difficultés sont plutôt dans le domaine « pro », où je progresse (grâce à vous !), mais aussi où je reste attachée à un fonctionnement plus intuitif de la gestion des priorités. Pourriez-vous décliner un exemple aussi détaillé mais qui serait positionné dans le champs professionnel ? D’avance merci !!!!

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  9. Encore un excellent sujet pour commencer la semaine !
    Il me parle d’autant plus que je suis en train de finaliser un article sur les avantages et les inconvénients de la cuisine ouverte (du même genre que l’article « Pour ou contre la salle de bain ouverte sur la chambre? ») et que le mot « priorités » me semble être au cœur du sujet : faire un choix, c’est en effet accepter de « ne pas tout avoir à la fois ».
    Merci Laurence et bonne semaine ! Laure

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